Les patients atteints d’une démence d’Alzheimer doivent bénéficier de manière précoce et régulière d’une prise en charge globale, médicale, psychologique et sociale, dont l’un des objectifs est la rééducation adaptée aux besoins du sujet (cf. Besoins et Désirs de la personne Alzheimer). En effet, la démence d’Alzheimer est la « maladie du désapprentissage » et le patient doit réapprendre, autant que possible, à exécuter les tâches qu’il oublie au fur et à mesure.
Entretenir sa mémoire
La rééducation du patient Alzheimer doit prendre en compte les difficultés croissantes de mémorisation rencontrées. Le psychologue ou l’orthophoniste qui prend en charge cet aspect doit réapprendre au patient des techniques de mémorisation, des « recettes » simples pour engranger des informations.
Différents exercices adaptés à l’état du patient permettent ce réapprentissage : retenir une liste de mots en classant ceux-ci par catégories, retenir une figure géométrique de manière logique pour pouvoir la redessiner, apprendre à se concentrer sur un texte pour parvenir à en suivre le fil… Des séances de rééducation de courte durée (pour ne pas épuiser le patient) répétées dans la semaine permettront de renforcer les capacités mnésiques du patient ; les « ateliers-mémoires » (séances de groupe) remplissent la même fonction.
Conserver son autonomie
L’ergothérapie (apprentissage par le travail) joue un rôle fondamental dans la rééducation du patient atteint d’une maladie d’Alzheimer. Elle consiste à réapprendre au patient les gestes quotidiens qu’il oublie du fait de sa maladie : faire un lacet, utiliser un téléphone, tourner une clé dans une serrure… Les ergothérapeutes utilisent des méthodes ludiques pour favoriser l’attention du sujet, et disposent, par exemple, de panneaux d’activités comportant des exercices de difficultés variables que le patient s’exercera à réaliser.
Aider au maintien de la continence urinaire
Les proches du malade peuvent l’aider à maintenir sa continence urinaire en favorisant la reconnaissance des toilettes pour les personnes déosrientées, par exemple en affichant un dessin représentant des toilettes sur la porte ou en maintenant la porte ouverte. Ils peuvent aussi inciter leur parent malade à se rendre aux toilettes toutes les 2 ou 3 heures dans la journée, même en l’absence de besoin d’uriner.
Maintenir une bonne communication
La perte du langage (faculté de s’exprimer mais aussi de comprendre les autres) qui intervient fatalement dans cette maladie nécessite la prise en charge du patient par un orthophoniste ; ce dernier tente de préserver les facultés d’expression du sujet par des exercices variés de prononciation, de lecture et d’écriture, et s’adapte au degré d’altération du patient.
Rééduquer la marche
La kinésithérapie doit permettre au patient de conserver ses capacités motrices le plus longtemps possible : la grabatisation (le fait de rester au lit) menace le patient qui doit être stimulé, mobilisé au maximum pour ne pas perdre l’automatisme de la marche. La disparition de cette faculté marque souvent un tournant défavorable dans l’évolution de la maladie, que le kinésithérapeute s’efforce de retarder par des séances répétées (2 ou 3 dans la semaine, voire quotidiennes selon les cas).
La rééducation du patient atteint d’une maladie d’Alzheimer fait donc appel à des spécialistes qualifiés qui utilisent des techniques adaptées aux particularités de cette affection, en évitant de mettre le patient en échec pour ne pas le déprimer. Mais l’ensemble des « aidants » et soignants joue également un rôle éducatif capital au quotidien, qui complète et renforce cette prise en charge.