Une hospitalisation, quelle que soit sa durée, constitue un événement déstabilisant pour la personne âgée, qu’il convient de ne jamais prendre à la légère. Du séjour en clinique d’une durée de 24 heures pour chirurgie de cataracte à l’admission en service de long séjour, la gamme des causes et des modalités d’hospitalisation est vaste. Cependant, il est important que cette hospitalisation soit toujours justifiée par des actes ou une surveillance qui n’auraient pu avoir lieu à domicile.
Pourquoi hospitaliser?
La réponse à cette question n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. Si les actes de chirurgie constituent, à l’évidence, un motif valable d’hospitalisation, l’hospitalisation en service de médecine est parfois source d’hésitation pour les médecins. Hospitaliser une personne permet d’une part de lui assurer :
- Une surveillance médicale rapprochée : prise régulière des constantes (température, pouls, pression artérielle au minimum), visite quotidienne d’un médecin, présence continue des infirmières dans le service et d’un médecin de garde 24 heures sur 24 dans l’hôpital.
- Une assistance pour des actes qu’il ne pourrait effectuer seul : toilette, déplacements, prise des repas ou du traitement…
- Une réalisation de nombreux examens (biologiques, radiologiques en particulier) dans un court laps de temps ; en effet, la réalisation de ces examens en ambulatoire prendrait davantage de temps (délai pour obtenir un rendez-vous, déplacements…).
Quelles sont les différentes modalités d’hospitalisation ?
Trois types d’hospitalisation peuvent concerner la personne âgée :
- L’hospitalisation en « court-séjour » : concerne un problème médical aigu qui nécessite des soins actifs, des examens spécialisés et qui succède en général à une admission par les urgences ou à une volonté du médecin de famille d’hospitaliser son patient. Ce type d’hospitalisation peut être suivi d’un retour à domicile, d’un transfert en centre de convalescence ou de rééducation.
- L’hospitalisation en « moyen-séjour » : si la durée d’hospitalisation prévisible est de plusieurs semaines, ce type d’hospitalisation est adopté. Concrètement, il n’y a pas de grande différence avec un « court-séjour », la surveillance médicale est aussi étroite, mais habituellement le patient subit moins d’examens complexes. Ce type d’hospitalisation permet d’attendre la consolidation ou la stabilisation d’un état (après la survenue d’une hémiplégie par exemple) et débouche sur une sortie, une hospitalisation en « long séjour » ou un transfert en maison de convalescence, de repos ou de retraite. La durée de ce type d’hospitalisation est généralement limitée à 3 mois.
- L’hospitalisation en « long-séjour » (séjour de longue durée) : ce type d’hospitalisation fait généralement suite à une perte d’autonomie de la personne âgée, celle-ci ne peut rester au domicile pour des raisons « mécaniques » (paralysie, impossibilité de se déplacer seule) ou « psychiques » (maladie d’Alzheimer par exemple). Ce type d’hospitalisation s’accompagne d’une surveillance médicale moins « serrée » car l’état du patient est stabilisé, et n’est pas limitée dans le temps. Elle peut se prolonger indéfiniment ou précéder un départ en maison de retraite. Plus rarement, un retour au domicile, en raison d’une amélioration de l’état ou d’un aménagement des conditions de vie, est possible.
Psychologie de la personne âgée hospitalisée
L’hospitalisation peut être vécue douloureusement par le patient âgé qui se sent perdu ou abandonné. La perte des repères dans le temps (tous les jours se ressemblent à l’hôpital) et l’espace (chambres identiques, longs couloirs où l’on se perd…) peut entraîner l’aggravation d’un syndrome démentiel pré-existant, ou même le révéler.
Le sentiment d’abandon parfois ressenti par la personne âgée hospitalisée est au mieux compensé par la gentillesse dont doit faire preuve l’équipe hospitalière, et par des visites régulières de la famille ou des amis.
La connaissance du motif d’hospitalisation et de sa durée prévisible aide également le sujet âgé à mieux vivre cette période.
On pourra rendre la chambre moins austère en apportant des photos de la famille et favoriser l’orientation dans le temps avec un réveil et un calendrier.
