La médecine peut jouer un rôle dans les rapports existant entre les grands-parents et leurs petits enfants, dans deux grands domaines : les maladies infectieuses et les maladies génétiques.
Maladies infectieuses
Les personnes du troisième âge et les enfants avant l’adolescence appartiennent paradoxalement à la même catégorie médicale de patients potentiels : les « sujets fragiles ».
Cette fragilité résulte de l’immaturité du système immunitaire chez les plus jeunes, du vieillissement et de l’affaiblissement de ce système chez les plus âgés. Aussi la transmission d’une maladie contagieuse de l’un à l’autre est-elle favorisée et peut-elle avoir des conséquences parfois sérieuses chez l’un comme chez l’autre.
Pour minimiser ce risque, une règle simple s’applique à l’ensemble des maladies virales ou bactériennes : grands-parents et petits-enfants éviteront de rentrer en contact rapproché (s’embrasser, se toucher) si l ‘un des deux est porteur d’une telle maladie. Les maladies virales, particulièrement la varicelle et la grippe, doivent faire adopter cette prudence. En effet, si la plupart des personnes âgées sont immunisées contre la varicelle, un faible pourcentage d’entre elles ne l’est pas ; de plus, il n’est pas rare qu’un adulte contracte une varicelle même en ayant fait cette maladie dans son enfance !
Or, une varicelle chez un sujet âgé peut être très grave et nécessiter une hospitalisation. Aussi évitera-t-on de confier un enfant contagieux en garde à ses grands-parents, si ceux-ci ont des problèmes de santé chroniques qui les fragilisent. A l’inverse, une personne âgée souffrant d’un zona (virus identique à celui de la varicelle) est peu à risque de transmettre ce virus à ses petits-enfants, à condition que ces derniers ne rentrent pas en contact avec les vésicules présentes sur la peau du patient.
La vaccination contre la grippe est un bon rempart contre ce virus, mais la protection n’est jamais parfaite. Dans le cas où l’enfant souffrirait d’une grippe, le grand-parent évitera de l’embrasser afin de ne pas contracter cette infection. Si ces mesures peuvent apparaître quelque peu frustrantes, il faut souligner qu’elles sont temporaires et qu’elles doivent être appliquées tout particulièrement par les grands-parents fragiles (très âgés ou souffrant de maladies abaissant l’immunité).
Dans les autres cas de maladies infectieuses, il ne faut pas hésiter à poser des questions à son médecin traitant : il serait dommage de séparer inutilement grands-parents et petits-enfants.
Maladies génétiques
Cet aspect concerne les maladies dont on dit communément qu’elles peuvent « sauter une génération ».
Les généticiens qualifient la transmission de ces maladies de « récessive » ; une maladie à transmission récessive peut s’exprimer chez le grand-parent et chez l’un de ses petits-enfants sans toucher les parents. Il est important pour un sujet de connaître les problèmes médicaux (appelés « antécédents ») qu’ont pu connaître ses grands-parents maternels et paternels.
Dans un nombre d’affections croissant (cancer du sein par exemple), un terrain génétique est découvert, et la connaissance de ces antécédents, quand elle est possible, peut aider le médecin dans son diagnostic ou dans ses actes de prévention. Les parents jouent un rôle de transmetteurs d’information en ce domaine, en indiquant à leurs enfants les maladies qu’ont pu présenter leurs propres parents.