Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent dans les pays industrialisés la troisième cause de mortalité après les cancers et les affections cardio-vasculaires. Ils sont également une cause importante d’invalidité chez la personne âgée. On distingue deux types d’AVC : les AVC ischémiques, les plus fréquents, (une partie du cerveau n’est plus irriguée, donc oxygénée, et se nécrose) et les AVC hémorragiques (saignement dans le cerveau).
Causes des accidents vasculaires
L’athérosclérose des artères cervico-cérébrales est la cause la plus fréquente d’A.V.C. ischémique chez le sujet âgé. Les facteurs de risque de l’athérosclérose sont à présent bien identifiés et sont principalement l’hypertension artérielle, le tabagisme , le diabète, l’hypercholestérolémie, l’obésité, la sédentarité. La plaque d’athérome qui se forme sur la paroi d’une artère peut obstruer celle-ci avec formation d’un thrombus, c’est-à-dire d’un caillot de sang, ou envoyer des petits emboles dans la circulation en aval. Il arrive aussi que des emboles provenant du cœur viennent boucher une artère cérébrale.
Les A.V.C. hémorragiques sont dus dans 80% des cas à l’hypertension artérielle ; ils résultent plus rarement de la rupture d’une malformation vasculaire cérébrale (anévrisme artériel, angiome artério-veineux) ou du saignement d’une tumeur intracérébrale.
Symptômes des accidents vasculaires
Les A.V.C. sont des accidents de survenue brutale qui se présentent sous des aspects différents selon la région cérébrale touchée. Classiquement, ils peuvent se manifester par :
- des troubles de la motricité : hémiplégie droite ou gauche témoignant d’une atteinte de l’hémisphère cérébral opposé, ou simple faiblesse musculaire dans un membre,
- des troubles de la sensibilité : anesthésie ou sensibilité de la peau modifiée dans un membre ou une moitié du corps,
- des troubles de la parole : le sujet ne parvient plus à s’exprimer, ou ne comprend pas ce qu’on lui dit (aphasie),
- des troubles de la vigilance : de la somnolence au coma profond (notamment en cas d’hémorragie cérébrale massive)
- des troubles de la vision avec amputation d’une partie du champ visuel.
- des troubles des fonctions supérieures : le sujet ne parvient plus à réaliser des gestes complexes, à raisonner…
- des troubles de l’équilibre avec vertiges, instabilité à la station debout…
L’association de certains de ces signes permet au médecin de « deviner » quel territoire cérébral a été touché, ce qui sera confirmé par le scanner cérébral.
Il faut souligner que, dans certains cas, les symptômes vont régresser rapidement, en moins de 24 heures. On parle alors d’accident ischémique transitoire. Ce type d’événement impose le même bilan qu’un A.V.C. constitué car, en l’absence de soins, le patient est très à risque de subir un A.V.C. par la suite.
Diagnostic des accidents vasculaires
Le diagnostic d’un A.V.C. repose avant tout sur l’examen clinique, au lit du patient, puis sur le scanner cérébral qui permet à la fois de visualiser la région touchée, et de connaître le mécanisme, ischémique ou hémorragique, de l’accident.
Un bilan plus complet est réalisé à la recherche des causes précises de l’A.V.C : examen des vaisseaux cervicaux et cérébraux, échographie doppler du coeur, bilan biologique complet, électrocardiogramme sont quasi-systématiques. Plus rarement, un examen radiographique de la circulation cérébrale par introduction d’un cathéter dans la circulation artérielle et injection d’un produit de contraste (artériographie cérébrale) peut être réalisé.
Traitement d’accident vasculaire
Le traitement d’un A.V.C. ischémique repose en général sur des médicaments diminuant l’agrégation plaquettaire (qui favorise la formation de caillots dans le sang) ou la coagulation : anticoagulants, aspirine, antiagrégants plaquettaires. Il n’existe pas de traitement spécifique des A.V.C. hémorragiques ; une indication chirurgicale avec pose d’un « clip » sur l’artère qui saigne est parfois posée.
Les causes favorisantes de l’A.V.C. seront bien sûr prises en charges : traitement d’une hypertension cérébrale, d’un diabète…
Les soins de nursing (hygiène, prévention d’escarres…) du patient ainsi que sa rééducation par kinésithérapie sont un élément fondamental du traitement et doivent être débutés précocement.
Selon la gravité des séquelles de l’A.V.C, le patient sera hospitalisé pour une durée variable mais doit persévérer dans ses efforts de récupération de l’état antérieur car des progrès peuvent être enregistrés jusqu’à 18 mois au moins après la survenue de l’A.V.C.