Le chat est devenu, en l’espace de quelques décennies, l’animal préféré des français. On en dénombre ainsi pas moins de 12 millions dans les foyers. Contrairement à ce que l’on peut penser, sa domestication n’a cependant pas émoussé son instinct de prédateur, ce qui a suscité l’intérêt du Muséum National d’Histoire Naturelle : quel est aujourd’hui l’impact des comportements des chats domestiques sur la biodiversité ?
C’est pour répondre à cette question que le Muséum National d’Histoire Naturelle a initié, en juillet dernier, une grande enquête à laquelle tous les propriétaires de chats, passionnés de nature, sont invités à participer.
Une utilisation ancestrale contre les rongeurs
L’histoire montre que le chat n’a pas toujours eu bonne presse auprès de l’Homme. Il faut attendre la fin du moyen-âge, et notamment le développement de l’agriculture, pour qu’il retrouve ses lettres de noblesse. Chasseur de rongeurs hors pair, il régule rapidement cette population avide de graines et autres semences céréalières. Néanmoins, si on connait depuis bien longtemps l’appétence du chat pour les mulots, les musaraignes, les souris, etc., ce n’est que récemment, que l’on a découvert la grande diversité de son régime alimentaire. En effet, son menu peut se composer de plus de 50 espèces différentes, parmi lesquels figurent les insectes et surtout les oiseaux. Une étude réalisée il y a quelques années aux États-Unis a mis en évidence que les 160 millions de chats américains dévoraient plus de trois milliards d’oiseaux par an. En suivant les mêmes règles de calcul, les chats français croqueraient jusqu’à 60 millions d’oiseaux chaque année, dont des espèces protégées. On comprend aisément l’intérêt que porte le Muséum National d’Histoire Naturelle à l’impact de la prédation du chat sur la biodiversité. Même bien nourri, nos petits félins restent de redoutables chasseurs !
Propriétaire de chat ? Menez l’enquête !
Vous résidez dans une zone urbaine ou péri-urbaine ? Votre chat prend régulièrement la poudre d’escampette ? Il est la cible de cette enquête car, d’une manière ou d’une autre, il impacte son environnent.
Observez votre animal, comptez le nombre et la catégorie de proies qu’il ramène fièrement chez vous. Les propriétaires les plus curieux peuvent même équiper leurs félins de traceurs GPS ou de caméras miniaturisées : de quoi lever définitivement le voile sur la vie si secrète du chat ! Car il s’agit bien ici de mieux connaître son territoire et surtout son comportement de prédation. Une fois ces données récupérées, ponctuellement ou régulièrement, le Muséum vous invite à les déposer directement en ligne. Il suffit de répondre à quelques questions, de préciser la race de votre animal (Le chat Norvégien n’ayant peut être pas le même appétit que le chat du Bengal), et d’enregistrer vos informations et commentaires. Les informations ainsi collectées viendront aider les chercheurs dans leurs études et dans quelques mois, nous saurons tout sur les comportements de nos chats quand nous avons le dos tourné !
Pour en savoir plus : www.chat-biodiversite.fr
I Crédits photos : chat-biodiversite.fr I