Un patient diabétique mène en général la vie de Monsieur tout le Monde… avec quelques précautions supplémentaires qui, selon les cas, sont jugées pesantes ou anodines par l’intéressé. Pour faciliter la vie quotidienne de ces patients, voici quelques indications pratiques.
Diabète et sport
Non seulement l’exercice physique n’est pas contre-indiqué par un diabète insulino ou non insulino-dépendant, mais il est formellement conseillé ! Pour des raisons physiologiques de régulation de la glycémie, le sport permet de « brûler » le sucre dans le tissu musculaire et d’abaisser la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang. Pour être efficace, l’exercice physique doit être suffisant et régulier (30 minutes d’activité comportant une suée, une heure de vélo ou deux heures de marche tous les deux jours). Aucun sport n’est interdit mais les sports d’endurance (course, vélo) sont préférables aux sports violents.
Des précautions préliminaires s’imposent si la personne est âgée de plus de 50 ans ou si elle présente d’autres facteurs de risque cardio-vasculaires (tabagisme par exemple). On réalisera alors un examen du cœur par électrocardiogramme pendant un effort sur tapis de course ou vélo.
Les phases d’échauffement et de récupération dureront au moins 5 minutes.
Le risque d’hypoglycémie pendant ou après l’effort sera minimisé en diminuant le traitement par comprimés ou insuline avant l’effort, en prenant une (légère) collation après celui-ci et en ayant sur soi des morceaux de sucre ou une boisson sucrée à prendre en cas de sensation d’hypoglycémie pendant l’effort ou juste après.
Dans tous les cas, le diabétique devra veiller à avoir une hygiène rigoureuse notamment des pieds (cf fiche Surveillance pieds, œil, rein du diabétique) pour éviter les macérations, les microcoupures sources de surinfections : chaussettes en coton épaisses et douces, chaussures confortables.
Diabète et contraception
La femme diabétique doit veiller à utiliser une contraception efficace car la programmation d’une grossesse doit faire renforcer l’équilibre de la glycémie. Le médecin peut être amené à prescrire, chez certaines femmes diabétiques insulino-dépendantes, des contraceptifs (« pilule ») légèrement différents des pilules classiques (pilules progestatives microdosées à la place des oestroprogestatives)… mais tout aussi efficaces ! Les autres méthodes contraceptives sont tout à fait utilisables (stérilet, moyens locaux…)
Diabète et traitement hormonal substitutif de la menopause
Le diabète ne constitue en aucune manière une contre-indication au traitement hormonal de la ménopause (voir aussi Ostéoporose). Le médecin préférera simplement utiliser certains produits, par exemple la voie cutanée pour les oestrogènes qui permet de minimiser leurs effets sur la glycémie et la pression artérielle.
Diabète et voyage
Les voyages à l’étranger posent problème aux diabétiques par le décalage horaire qui modifie l’heure d’injection de l’insuline ou de la prise du comprimé anti-diabétique. La meilleure solution consiste à mettre en place, avant le départ, un schéma décalant l’horaire des traitements avec le médecin traitant, applicable dés l’arrivée à destination. La prise d’aliments après la prise d’un comprimé antidiabétique ou l’injection d’insuline reste une règle d’or. Il faut également emporter avec soi une quantité suffisante de comprimés, d’insuline, d’aiguilles, de seringues (sauf si l’on utilise un stylo injecteur), une ordonnance récente et s’assurer qu’une assurance voyage a été contractée . L’insuline doit être théoriquement conservée entre 2 et 8°C mais un flacon entamé peut être conservé pendant 3 semaines à température ambiante, si possible à moins de 22°C et dans tous les cas à moins de 35°C ( éviter de la poser sur la plage arrière d’une voiture !).