L’asthénie est un symptôme défini par la baisse du tonus, c’est-à-dire de la force vitale, de « l’énergie » du sujet. On parle d’asthénie physique lorsque cette « fatigue » concerne le corps, d’asthénie psychique lorsqu’elle concerne l’esprit.
Nombreux sont les sujets qui se plaignent de ce symptôme très vague et très peu spécifique et il est important pour le médecin de bien analyser l’ancienneté de ce symptôme, son caractère permanent ou itératif, son intensité, les signes qui l’accompagnent et, évidemment, s’il est physique, psychique ou les deux. Voici quelques réponses concernant cette plainte fréquemment rencontrée.
Avec quels symptômes ne doit-on pas confondre l’asthénie ?
L’asthénie ne doit pas être confondue avec des signes spécifiques du registre psychiatrique qui font partie du tableau de dépression. En effet, chez un sujet présentant une dépression, on évoque parfois l’aboulie (perte de la volonté de faire les choses), l’anhédonie (perte du plaisir de faire les choses), la clinophilie (désir de rester toute la journée au lit), le ralentissement psychomoteur (ralentissement de la pensée et des gestes).
L’asthénie, bien que pouvant s’associer à l’un ou plusieurs de ces symptômes, ne s’identifie pas à ceux-ci et doit en être distinguée.
De même, dans les affections somatiques (touchant le corps), les médecins parlent parfois « d’altération de l’état général ». Cet état peut comporter une asthénie, accompagnée d’un amaigrissement, d’une perte de l’appétit, d’une faiblesse musculaire objective.
Quelles maladies comportent une asthénie ?
Si l’on voulait caricaturer ce symptôme, on répondrait simplement : toutes. Toute affection touchant l’organisme amène le sujet à « puiser dans ses ressources », ce qui est source de fatigue, d’épuisement, donc d’asthénie.
La dépression abaisse l’ensemble des forces vitales et le tonus de l’individu, et représente la principale maladie psychique qui s’accompagne d’asthénie. Dans ce cas, l’asthénie s’accompagne de tout un cortège d’autres symptômes, tant physiques que psychiques, traduisant cette « coupure d’énergie » du patient. Les psychiatres évoquent parfois la notion de « psychasthénie » ou « personnalité psychasthénique » ; ces termes sortent du cadre de l’asthénie classique et comportent d’autres signes de souffrance psychique.
Les maladies somatiques qui comportent une asthénie sont nombreuses : cela va des cancers aux infections en passant par les anémies, l’insuffisance cardiaque, les carences alimentaires, les maladies métaboliques (hypothyroïdie, diabète déséquilibré…). L’asthénie peut être plus ou moins marquée mais devra toujours faire évoquer l’ensemble de ces pathologies si elle survient à l’improviste, notamment chez le sujet âgé.
L’asthénie peut-elle être isolée ?
L’asthénie peut en effet ne s’accompagner d’aucun autre symptôme ; le patient se plaint simplement d’une fatigue générale, d’un manque d’entrain physique et/ou psychique. Dans ce cas, l’interrogatoire minutieux, l’examen physique complet et quelques examens complémentaires de routine (bilan sanguin, parfois radiologie de thorax ou autre examen selon l’orientation de l’examen clinique) tenteront d’affirmer ou infirmer le caractère isolé de l’asthénie.
L’asthénie est-elle plus fréquente chez le sujet âgé ?
Oui, car les pathologies qui en sont la cause ont une fréquence qui, souvent, croît avec l’âge. Chez le sujet âgé, les causes classiques d’asthénie sont la dépression, les cancers, les anémies, la déshydratation et la dénutrition, mais aussi des causes plus spécifiques comme le « syndrome d’involution » (perte progressive de l’autonomie du sujet âgé par manque de stimulation), le début d’une démence ou une simple infection urinaire non traitée car non diagnostiquée.
Existe-t-il un traitement de l’asthénie ?
Le traitement de la maladie (si maladie il y a) à l’origine de l’asthénie constitue le premier remède à apporter à ce symptôme : traitement antidépresseur en cas de dépression, supplémentation en fer ou magnésium en cas de carence, traitement plus agressif d’un cancer sous-jacent…
Le traitement de « l’asthénie isolée » est délicat, relevant de certaines médications pour les uns (vitamine C, cures de vitamines, homéopathie… à chaque médecin son opinion sur le sujet), d’entretiens répétés avec le médecin pour d’autres, qui permettront de faire éclore le problème physique ou psychique sous-jacent.