La dénutrition touche une part importante de la population des personnes âgées. Certaines études estiment qu’une personne âgée sur trois au domicile présente un état de dénutrition léger à sévère : soit la personne mange peu, soit elle mange mal, et dans le cas de la personne âgée, il s’agit souvent d’une dénutrition « protéino-énergétique », c’est à dire qu’elle mange peu … et mal ! Les seniors absorbent moins bien qu’avant les protéïnes, principaux constituants des muscles.
Chez la personne âgée de plus de 60 ans, on estime que les besoins énergétiques quotidiens sont compris entre 2 000 et 2 400 Kcal par jour. Passé 75 ans, ces besoins sont légèrement diminués dus notamment à la baisse de l’activité physique.
La personne âgée a souvent tendance à s’alimenter peu, pour des raisons spécifiques au vieillissement : dents en mauvais état, handicaps moteurs ou visuels, dépression ou démence, prise de nombreux médicaments qui finissent par couper l’appétit, etc.
Mais la pauvreté et l’isolement sont des réalités qui touchent, hélas, trop souvent les seniors et qui ne favorisent pas une alimentation correcte. La prise en charge de l’ensemble de ces aspects médicaux, psychologiques et socio-économiques favorise la prévention ou la correction d’une dénutrition.
Beaucoup de protéines !
D’un point de vue qualitatif, s’il fallait ne retenir qu’une donnée, on citerait sans hésiter l’importance d’un apport protéique suffisant : 1 gramme de protéines par kilo de poids corporel et par jour. Pour atteindre un apport protéique suffisant, il faut donc consommer deux fois par jour une viande, un poisson ou des œufs. Et ne pas réduire le dîner à un simple potage ! Le lait, lui aussi, est riche en protéines.
Ces dernières peuvent être apportées artificiellement sous forme de « desserts hyperprotéinés » (aromatisés à la vanille, au chocolat…), parfois plus agréables pour les seniors par leur goût sucré et leur texture molle. Ces crèmes hyperprotéinées sont souvent utilisées en hospitalisation, ou peuvent être achetées en pharmacie pour compléter l’alimentation habituelle.
Les glucides (sucres rapides et lents) représenteront 50% de l’apport énergétique. Il faut privilégier les aliments riches en sucres lents (pâtes, riz, pommes de terre, et lentilles) et proposer à la personne âgée un goûter comportant des sucres lents et rapides (pain et confiture par exemple) et une boisson, en s’assurant qu’il ne sera pas trop rapproché du dîner.
Beaucoup de calcium !
Les lipides représenteront 30% de la ration calorique quotidienne, et on privilégiera les graisses insaturées, surtout présentes dans les huiles végétales (olive, tournesol, maïs…) et les poissons.
Les produits laitiers seront multipliés car ils présentent le triple avantage d’être caloriques, riches en protéines et en calcium. En effet, les besoins quotidiens en calcium sont supérieurs à 1,2 g, soit l’équivalent d’un litre de lait ! Cet apport favorisera la prévention de la décalcification osseuse et de l’ostéoporose.