« Vous passez un tiers de votre vie dans votre lit, alors choisissez-le bien ».
Il y a quelques années, un fabricant de matelas avait choisi ce slogan. Amusante, l’idée était également statistiquement juste, même si le besoin de sommeil est variable selon les individus et selon les âges. A la naissance, un nouveau-né dort plus de 20 heures par jour. Ce temps se réduit progressivement et rapidement pour se stabiliser autour des huit heures en moyenne.
Cette nécessité du sommeil est la conséquence d’un rythme biologique qui anime les espèces vivantes : le rythme circadien. D’une période de 24 heures environ, il correspond à un cycle comprenant un jour et une nuit. Ce rythme obéit à une sorte de métronome biologique. Situé dans le cerveau, au niveau de l’hypothalamus, ce métronome – appelé également oscillateur interne – commande les plages de veille et de sommeil.
Descente au pays des rêves
Le sommeil est un processus complexe et fascinant. Ce n’est pas une période de calme et d’inaction, au contraire, pendant le sommeil, l’organisme vit des moments palpitants !
Le sommeil comporte quatre phases :
La phase 1 est celle dite du sommeil léger. Au début du processus, le cerveau secrète une substance – la sérotonine – qui provoque somnolence et bâillements. S’allonger à ce moment-là, c’est l’assurance d’entrer dans cette phase du sommeil, caractérisée par des petits spasmes et des petits tressaillements musculaires. La respiration devient régulière et la température corporelle s’abaisse au-dessous des fameux 37,2°C.
A partir de ce stade, on glisse vers la phase 2, dite du sommeil lent profond. L’activité cérébrale se réduit, la diminution des sensations est nette mais un bruit, même léger, est susceptible de provoquer le réveil. C’est une phase intermédiaire qui conduit à la phase 3, dite du sommeil profond. L’organisme et le psychisme sont presque totalement isolés du monde. Les muscles sont relâchés, la température est basse et la respiration lente et régulière. C’est une période assez longue.
Elle précède l’entrée dans la phase 4, la plus fascinante, dite du « sommeil paradoxal » parce qu’il y a une contradiction entre l’apparence physique et la réalité psychique. Le corps est immobile, mais l’activité cérébrale est d’une extraordinaire intensité. Sous les paupières fermées, les yeux sont animés de mouvements très rapides, une érection se produit souvent chez l’homme et le clitoris de la femme augmente de volume. L’intensité de l’activité électrique du cerveau est telle qu’elle provoque les rêves. Cette phase du sommeil est très courte. Elle représente à peine 20% du temps et c’est pourtant elle qui suscite l’intérêt des chercheurs sur le sommeil. On ne connaît pas encore parfaitement tous les mécanismes du sommeil et des rêves.
Ces quatre phases forment un cycle de sommeil. Et le plus étonnant est qu’au cours d’une nuit ce cycle se répète 5 à 6 fois. Ainsi, il n’y a aucune raison d’avoir honte de dormir puisque, d’une part, c’est une nécessité biologique et que, d’autre part, c’est une période d’intense activité cérébrale, au moins pendant la phase du sommeil paradoxal !